Vous êtes-vous déjà demandé ce que mangent les oiseaux lorsqu’ils ne sont pas à vos mangeoires ? Bien que nous les observions souvent picorer du tournesol ou du suif, la réalité est que la majorité de leur alimentation provient de la nature. Insectes, baies sauvages, glands… chaque espèce a développé un régime adapté aux saisons québécoises.
Le Cardinal rouge est principalement granivore, consommant des graines de plantes sauvages.
Il se nourrit aussi d'araignées et d'insectes comme les sauterelles, les cigales et les chenilles.
Au printemps et en été, il ajoute des petits fruits sauvages, comme les mûres à son menu.
Fait insolite : Chez certains cardinaux mâles, la mue peut parfois provoquer la perte soudaine de toutes les plumes de la tête, donnant à l'oiseau une apparence chauve. Ce phénomène, bien que surprenant, est naturel et sans danger.
Il confère toutefois au cardinal un aspect inhabituel, contrastant fortement avec son plumage rouge éclatant. La calvitie ne dure généralement que quelques jours à quelques semaines, le temps que les nouvelles plumes repoussent.
Au printemps et en été (saison de reproduction), la Mésange à tête noire préfère les œufs, les larves et les nymphes d'insectes.
À la fin de l'été, elle commence à faire des réserves en cachant sa nourriture sous l'écorce des arbres ou dans des carrés de lichens. Elle peut même se souvenir de l'emplacement de sa cache jusqu'à 28 jours plus tard.
Fait insolite : la mésange à tête noire peut abaisser sa température corporelle pendant les nuits froides, un mécanisme appelé torpeur. Cela lui permet d'économiser de l'énergie et de survivre à des conditions hivernales extrêmes.
La Sittelle à poitrine blanche se nourrit de larves d'insectes, de graines et de petits fruits. Comme la mésange, elle cache de la nourriture pour les jours plus difficiles. L'hiver, elle peut aussi se nourrir des graines de cônes de conifères, grâce à son bec spécialisé.
Fait insolite : Contrairement à la plupart des oiseaux grimpeurs, la Sittelle à poitrine blanche est capable de descendre le long des troncs d'arbre la tête en bas. Elle utilise cette technique unique pour repérer des insectes que les autres oiseaux (qui montent seulement) ne peuvent pas voir.
Ce comportement est souvent visible en hiver, lorsque les feuilles sont tombées.
Ce déplacement tête en bas est caractéristique de tout le genre Sitta, pas seulement de la Sittelle à poitrine blanche.
Les pics ont une alimentation composée principalement d'insectes : coléoptères, fourmis, chenilles, larves et araignées.
En été et en automne, ils consomment également des petits fruits. Leur bec puissant leur permet de percer le bois pour y dénicher la nourriture.
Fait insolite : Chez les pics (comme le Pic mineur, sur la photo), ou le Pic chevelu), la langue est si longue qu'elle s'enroule autour de l'arrière du crâne, parfois jusqu'à l'arrière des yeux. Elle passe dans une gaine spéciale, un peu comme une ceinture de sécurité biologique !
Le pic détecte les zones affaiblies ou infestées d'un tronc, là où les insectes sont les plus nombreux. Il cible donc souvent les arbres malades ou morts, ce qui aide à lutter naturellement contre les parasites forestiers.
En mangeant des insectes xylophages (qui mangent le bois), le pic protège les arbres des infestations. C'est un acteur important de l'équilibre écologique forestier.
Le Chardonneret jaune est un granivore, ami des graines de plantes sauvages comme le chardon et le tournesol .
En été, il mange aussi des insectes : chenilles, larves de mouches et guêpes.
Fait insolite : Transportons-nous en Europe pour découvrir un autre fringillidé, cousin de notre chardonneret. Au XVIIIe siècle, les Chardonnerets élégants n'étaient pas seulement admirés pour leur plumage ou leur chant : on les dressait à tirer de minuscules seaux d'eau à l'aide d'une ficelle, à faire tourner de petits moulins, ou encore à ouvrir des boîtes comme de véritables artistes miniatures.
Dans les salons bourgeois et les cabinets de curiosités, ces oiseaux savants étaient également formés à actionner de minuscules instruments (tambourins, clochettes, voir petites cymbales) pour produire des sons rythmiques, presque comme de la musique mécanique.
On pouvait même les voir faire tourner des roues, tirer des chars miniatures ou déclencher des automates, tout cela au cœur de petites scènes théâtrales conçues sur mesure.
Le Geai bleu, quant à lui, mange de tout : fruits sauvages, graines, insectes, grenouilles, escargots, chenilles, souris, œufs et même oisillons. Son bec robuste lui permet de casser les glands, les noix et autres fruits à coque dure. Il aime également cacher sa nourriture dans les arbres ou sous les feuilles.
Fait insolite : Il n'est pas vraiment bleu ! Le bleu que l'on voit sur un geai bleu est un effet d'optique ! Ses plumes ne contiennent pas de pigment bleu. La couleur vient de la diffraction de la lumière sur la structure des panaches.
Il cachent des glands un peu partout pour les manger plus tard. On pense qu'il a joué un rôle dans la dispersion des chênes après la dernière ère glaciaire !
Les oiseaux sont débrouillards et trouvent tout ce dont ils ont besoin dans la nature. Les mangeoires peuvent être utiles en hiver, notamment lors d'épisodes de verglas, lorsque la nourriture naturelle est difficile à trouver. Toutefois, les oiseaux ne dépendent pas de nous : les études montrent que les mangeoires représentent seulement 20 % de leur alimentation, contre 80 % venant de la nature.
Nourrir les oiseaux permet surtout de mieux les observer et d'en apprendre davantage sur leur comportement et leurs habitudes. C'est une belle façon de se rapprocher du monde naturel.
