Un héritage médiéval remis au goût du jour
La fauconnerie, art ancestral, a trouvé une application moderne précieuse : la gestion des risques de collision entre oiseaux et aéronefs.
Aujourd’hui, des sociétés spécialisées comme Services Environnementaux Faucon (SEF) et Falcon Environmental Inc. utilisent des oiseaux de proie (aigles, faucons gerfaut, faucons pèlerin) pour dissuader les goélands, oies, pluviers et autres espèces fréquentant les aéroports.
Pourquoi cette méthode est-elle plus efficace ?
- Naturelle et écologique
Pas de produits chimiques ni de danger pour l’environnement
- Instauration rapide d'une zone de rejet
Le comportement instinctif des oiseaux les fait fuir à grande distance.
- Adaptabilité saisonnière
Les fauconniers ajustent leurs interventions selon les périodes de migration.
- Rentable
Économies à long terme sur les dégâts causés aux avions, et sur les temps d’immobilisation.
Techniques complémentaires traditionnelles
Les aéroports combinent souvent plusieurs méthodes :
- Répulsifs auditifs
Canons à propane, pyrotechnie, bruiteurs, mais les oiseaux s’y habituent.
- Aménagement paysager
Tonte des herbages, recouvrement des bassins d’eau pour réduire l'attraction.
- Mesures létales (en dernier recours) telles que les fusils, désormais largement abandonnées et remplacées par des solutions plus éthiques au Canada.
Le contexte actuel au Canada
Grâce au bannissement de certains pesticides et à la création de refuges fauniques, les populations d’oiseaux sont en croissance. Transport Canada exige la déclaration de collisions avec la faune, mais la surveillance à long terme de la population aviaire est encore peu développée. SEF et Falcon Environmental incitent les aéroports à intégrer un suivi régulier afin d’ajuster les interventions en fonction des variations saisonnières ou climatiques.
Des risques bien réels
- Conséquences économiques
Une collision peut coûter jusqu’à des millions de dollars en réparations et en perturbations d’exploitation.
- Risques pour la vie humaine
L’exemple de l'amerrissage d'urgence sur la rivière Hudson du vol US Airways 1549, en 2009 après une collision avec des oiseaux au décollage de La Guardia, illustre ce danger.
Pratiques modernes à déployer
- Évaluation préliminaire
Identifier les espèces problématiques et les zones à risque autour de l’aéroport.
- Intégration de la fauconnerie
Entraînement rigoureux des rapaces à patrouiller autour du périmètre (hors pistes), leur vol déclenchant la fuite des oiseaux.
- Suivi continu
Collecte de données sur la faune, les collisions, la météo, le trafic aérien pour optimiser les interventions.
- Approche mixte
Combiner habitat, répulsifs sonores/visuels, fauconnerie, drones et chiens pour un dispositif complet.