Un héritage médiéval remis au goût du jour
La fauconnerie, art ancestral, a trouvé une application moderne précieuse : la gestion des risques de collision entre oiseaux et aéronefs.
Aujourd’hui, des sociétés spécialisées comme Services Environnementaux Faucon (SEF) et Falcon Environmental Inc. utilisent des oiseaux de proie (aigles, faucons gerfauts, faucons pèlerins) pour dissuader les goélands, oies, pluviers et autres espèces fréquentant les aéroports.
Aux côtés de Pierre Molina (PDG et expert en gestion de la faune aéroportuaire), ces équipes déploient le principe prédateur‑proie : le vol spectaculaire du rapace déclenche naturellement la fuite des oiseaux‑cibles.
Pourquoi ces méthodes sont-elles plus efficaces ?
- Naturelle et écologique
Pas de produits chimiques ni de danger pour l’environnement .
- Instauration rapide d'une zone de rejet
Le comportement instinctif des oiseaux les fait fuir à grande distance.
- Adaptabilité saisonnière
Les fauconniers ajustent leurs interventions selon les périodes de migration .
- Rentabilité
Les coûts divers chutent à long terme, notamment en réduisant les dégâts d’avion et les temps d’immobilisation.
Techniques complémentaires traditionnelles
Les aéroports combinent souvent plusieurs méthodes :
- Auditory repellents
Canons à propane, pyrotechnie, bruiteurs, mais les oiseaux s’y habituent.
- Aménagement paysager
Tonte réduite des herbages, recouvrement des bassins d’eau, modification des habitats.
- Mesures létales (en dernier recours)
Telles que les fusils de chasse, mais désormais largement abandonnées et remplacées par des solutions plus éthiques au Canada.
Le contexte actuel au Canada
Grâce au bannissement de certains pesticides et à la création de refuges fauniques, les populations d’oiseaux sont en croissance. Le Transport Canada exige la déclaration de collisions avec la faune, mais la collecte de données sur l’abondance aviaire reste moins systématique. SEF et Falcon Environmental incitent les aéroports à intégrer un suivi régulier et à long terme, afin d’ajuster les interventions selon les variations saisonnières ou climatiques.
Des risques bien réels
- Conséquences économiques
Une collision peut coûter jusqu’à des millions de dollars en réparations et en perturbations d’exploitation.
- Risques pour la vie humaine
L’exemple du vol US Airways 1549, amerri sur l’Hudson en 2009 après ingestion d’oiseaux au décollage de LaGuardia, illustre ce danger ; cette intervention rapide n’aurait peut-être pas été possible sans les mesures de prévention.
Bonnes pratiques contemporaines à déployer
- Évaluation préliminaire
Identifier les espèces problématiques et les zones à risque autour de l’aéroport.
- Intégration de la fauconnerie
Entraînement rigoureux des rapaces à patrouiller autour du périmètre (hors pistes), leur vol déclenchant la dissipation des oiseaux .
- Suivi continu
Collecte de données sur la faune, les collisions, la météo, le trafic aérien – pour optimiser les interventions .
- Approche mixte
Combiner habitat, répulsifs sonores/visuels, fauconnerie, drones et chiens pour un dispositif complet .